Santé et Prison : les oubliés des soins en milieu carcéral

Dans de nombreux pays africains, les conditions de détention soulèvent de vives inquiétudes, notamment en matière d’accès aux soins de santé. Derrière les barreaux, les prisonniers souffrent souvent en silence, victimes d’un système pénitentiaire surchargé, sous-financé et mal préparé à répondre aux besoins médicaux les plus élémentaires. Les pathologies comme le VIH, la tuberculose ou les troubles mentaux y sont non seulement fréquentes, mais également largement négligées.
Selon plusieurs ONG spécialisées dans la défense des droits des détenus, de nombreux établissements pénitentiaires n’ont ni personnel médical qualifié, ni médicaments essentiels pour traiter les affections graves. Parfois, un seul infirmier est chargé de suivre plusieurs centaines de détenus, dans des conditions d’hygiène alarmantes. Il n’est pas rare que les personnes souffrant de troubles psychiatriques soient laissées sans traitement ou isolées sans accompagnement thérapeutique. Certaines sources évoquent même un taux de mortalité élevé dans certains centres pénitentiaires, bien que les statistiques officielles fassent souvent défaut.
La situation est d’autant plus préoccupante que ces prisons deviennent parfois des foyers d’infection. Dans un contexte de promiscuité extrême, un simple cas de tuberculose peut se transformer en cluster incontrôlable. À cela s’ajoute la stigmatisation des malades, en particulier ceux vivant avec le VIH, souvent privés de traitements antirétroviraux par manque de moyens ou de volonté politique. Quelques initiatives locales, appuyées par des partenaires internationaux, tentent de pallier ces lacunes, mais restent très limitées face à l’ampleur des besoins.
Le sujet reste peu évoqué dans les politiques publiques, malgré son urgence sanitaire et ses implications en matière de droits humains. Si rien n’est fait, les prisons africaines risquent de demeurer des zones d’ombre, où l’accès à la santé reste un privilège et non un droit, même pour ceux qui purgent leur peine loin des regards.