Médecine traditionnelle africaine : quand les plantes soignent… et parfois tuent

Longtemps marginalisée, la médecine traditionnelle africaine connaît un regain d’intérêt auprès des populations, séduites par son ancrage culturel et son accessibilité. Tisanes, décoctions ou poudres à base de plantes médicinales font partie intégrante des remèdes utilisés pour traiter divers maux, allant de la toux chronique aux troubles digestifs. De nombreux patients témoignent d’améliorations notables, attribuées à des savoirs ancestraux transmis de génération en génération.

Mais derrière cette image bienveillante se cachent des pratiques aux conséquences parfois dramatiques. Dans certaines régions, l’absence de dosage précis, de contrôle sanitaire ou d’informations fiables peut transformer un remède en poison. Des cas d’intoxications, d’insuffisances rénales ou de complications graves ont été signalés, notamment chez des personnes ayant combiné traitements traditionnels et médicaments modernes sans encadrement médical. Ces dérives illustrent les limites d’une médecine qui reste, dans bien des cas, empirique.

Face à ces risques, des chercheurs et professionnels de santé s’emploient à documenter scientifiquement les effets des plantes médicinales utilisées en Afrique. Des laboratoires universitaires mènent des essais pour identifier les principes actifs, standardiser les préparations et sensibiliser les guérisseurs aux bonnes pratiques. L’objectif est de concilier héritage traditionnel et exigences de la médecine moderne, dans une approche plus sûre et encadrée pour les patients.