La lutte contre les faux médicaments : entre corruption systémique et réseaux transfrontaliers

En Afrique de l’Ouest et centrale, le fléau des médicaments contrefaits ne faiblit pas. Chaque année, des milliers de personnes consommeraient des comprimés frelatés achetés sur des marchés informels, souvent en toute méconnaissance du danger. Derrière ce commerce illicite, se dessine une toile complexe mêlant contrebandiers, fonctionnaires corrompus et mafias transnationales.
Selon plusieurs sources sécuritaires, ce trafic s’appuierait sur des routes bien établies, traversant plusieurs frontières poreuses. Il ne serait pas rare que des cargaisons entières passent sous le nez des services de douane, parfois avec la complicité tacite de certains agents. Ces lacunes structurelles faciliteraient la prolifération de médicaments inefficaces, voire toxiques, dans les rayons de pharmacies improvisées ou sur des étals en plein air.
Face à cette menace sanitaire, diverses ONG locales et internationales tentent de renforcer la traçabilité des produits pharmaceutiques et de sensibiliser les populations. Des campagnes sont menées pour alerter sur les dangers des médicaments non homologués, pendant que des technologies de vérification sont expérimentées, notamment par code QR ou applications mobiles. Cependant, ces efforts demeurent inégaux, faute de coordination régionale ou de soutien étatique suffisant.
Si plusieurs États de la région ont lancé des plans nationaux de lutte contre ce trafic, leur efficacité reste difficile à mesurer. Certains observateurs évoquent même une forme d’indulgence politique à l’égard de certains réseaux influents. Dans ce contexte, seule une approche combinant volonté politique, coopération douanière renforcée et implication citoyenne pourrait, à terme, assécher les circuits criminels.