Kenya : La mort suspecte du blogueur Albert Ojwang embrase Nairobi
La capitale kényane a été le théâtre de violentes manifestations mardi 17 juin 2025, après le décès en détention du blogueur Albert Ojwang. Figure montante des réseaux sociaux, il avait été arrêté le 6 juin pour avoir publié des contenus jugés « mensongers » par les autorités, visant notamment un haut responsable de la police. Deux jours plus tard, son corps sans vie était découvert dans une cellule du commissariat central de Nairobi.
Selon les déclarations officielles, l’activiste se serait « violemment cogné la tête contre le mur de sa cellule », une version que conteste vivement un rapport médical préliminaire évoquant des traces de coups multiples. Cette divergence alimente les soupçons de brutalités policières, dans un contexte où les forces de l’ordre kényanes sont régulièrement pointées du doigt pour des abus et un usage excessif de la force.
La mort d’Ojwang a ravivé la colère d’une partie de la population, en particulier des jeunes urbains déjà frustrés par un climat politique jugé répressif. Une manifestation organisée mardi dans le centre-ville de Nairobi a rapidement dégénéré. Des affrontements ont éclaté entre les protestataires et les forces anti-émeutes, avec plusieurs motos incendiées, des vitrines brisées et des blessés des deux côtés.
Des ONG locales de défense des droits humains appellent désormais à une enquête indépendante et internationale, redoutant que l’affaire soit étouffée. Certains analystes estiment que si aucune transparence n’est garantie, le cas Ojwang pourrait devenir un symbole plus large de la lutte contre les violences policières au Kenya.
