Hôpitaux fantômes : des structures modernes mais désertes en Afrique

Dans certaines régions du continent africain, il n’est pas rare de voir des centres hospitaliers flambant neufs… complètement vides. Si leur construction, souvent spectaculaire, suscite d’abord l’espoir parmi les populations locales, le constat quelques mois plus tard est amer : absence de personnel qualifié, manque criant de matériel médical, ou encore coupures d’eau et d’électricité fréquentes rendent ces hôpitaux quasiment inutilisables.

Selon diverses sources locales et internationales, ces infrastructures médicales sont souvent financées par des bailleurs étrangers ou réalisés dans le cadre de partenariats internationaux. Cependant, le manque de coordination avec les ministères de la Santé ou les collectivités locales entraînerait une mauvaise planification : les bâtiments sont livrés, mais aucune stratégie pérenne n’est mise en place pour assurer leur fonctionnement. Certains observateurs évoquent des cas où les équipements promis n’ont jamais été livrés ou où les recrutements de médecins se sont heurtés à des problèmes budgétaires ou administratifs.

Cette situation soulève des interrogations légitimes sur l’efficacité de certains programmes d’aide au développement. Si l’intention de renforcer les systèmes de santé paraît louable, la multiplication de ces « coquilles vides » interroge sur la durabilité et la gestion des investissements. Certains analystes estiment qu’une meilleure implication des acteurs locaux, couplée à un suivi rigoureux post-livraison, pourrait prévenir ces dérives. En attendant, de nombreux malades doivent parcourir des kilomètres pour espérer trouver un hôpital véritablement opérationnel.