France : une carte des “polluants éternels” dévoilée, 400 plaignants dans le Haut‑Rhin après la contamination aux PFAS

Le ministère de la Santé a officiellement publié une carte interactive nationale des PFAS (substances per‑ et polyfluoroalkylées), surnommés « polluants éternels ». Elle rend accessible à tous les citoyens les résultats de 2,3 millions d’analyses dans les eaux douces, potables et industrielles françaises, en collaboration avec le BRGM et la plateforme data.gouv.fr.
Ces composés chimiques, utilisés historiquement dans l’industrie (textiles imperméables, poêles antiadhésives, mousses anti-incendie…), persévèrent dans l’environnement et représentent un danger pour la santé. Ils sont associés à des risques accrus de cancers, de troubles de la fertilité et de perturbations hormonales. Le gouvernement prévoit de les interdire dans certains produits de consommation à partir de 2026, en lien avec une trajectoire de réduction des rejets industriels jusqu’en 2030.
Dans le Haut‑Rhin, un collectif de 400 résidents de l’agglomération de Saint‑Louis déposera dès le 4 août une plainte collective contre X auprès du procureur de Mulhouse. Les requérants dénoncent les taux très élevés de PFAS (jusqu’à 0,459 µg/L, soit multiplié par trois ou quatre par rapport à la norme de 0,1 µg/L), sans que les populations n’aient été suffisamment informées auparavant. Les riverains accusent un empoisonnement, arguant que les opérateurs, dont Veolia et l’agglomération, étaient parfaitement au courant de la contamination depuis au moins 2023.
Ce dossier illustre l’évolution majeure de la politique environnementale française : transparence des données, consultation publique autour de la réglementation, et application du principe du pollueur-payeur. Tandis que certains sites, notamment en Alsace, présentent des concentrations record, les autorités entendent renforcer les contrôles et sanctionner les responsables pour protéger durablement la santé publique.