Diabète de Type 1 : une première mondiale chinoise ouvre une lueur d’espoir, avec prudence

Une équipe chinoise de Tianjin a annoncé une avancée médicale inédite : une jeune femme de 25 ans, atteinte depuis plus d’une décennie d’un diabète de type 1, a retrouvé une production d’insuline autonome grâce à une thérapie par cellules souches prélevées sur sa propre graisse et réinjectées dans son abdomen. Après une intervention de 30 minutes, elle est parvenue à maintenir ses glycémies normales sans aucune injection externe, dès 75 jours post‑transplantation, avec un taux d’HbA₁c stabilisé à environ 5 %, soit dans la zone du non‑diabète. Des examens effectués un an plus tard attestent de l’absence de symptômes et d’anomalies liées à l’opération.
Cette démarche, décrite dans la revue Cell et orchestrée par des chercheurs du Tianjin First Central Hospital et de l’Université de Pékin, constitue la première mise en œuvre clinique d’un isolement puis d’une greffe de cellules insulino‑sécrétrices autologues (CiPSC islets) chez un patient atteint de diabète de type 1. Les cellules, reprogrammées chimiquement à partir des propres tissus adipeux de la patiente, ont produit des îlots fonctionnels rétablissant l’équilibre glycémique sans rejet immunitaire apparent ni dépendance aux médicaments sur une année. Les deux autres participants à l’essai phase I montrent également des signes encourageants, selon les auteurs.
Toutefois, cette réussite isolée suscite des réserves légitimes quant à sa généralisation. Le protocole implique un traitement immunosuppresseur prolongé (lié à des transplantations hépatiques antérieures chez la patiente), rendant difficile l’évaluation de l’innocuité du procédé sans ce cocktail pharmacologique. Les scientifiques reconnaissent que seuls de nouveaux essais cliniques de plus grande ampleur, regroupant divers profils de patients et sur plusieurs années, pourront établir la viabilité permanente et étendue de cette thérapie. Pour l’heure, il ne s’agit que d’un espoir factuel, encore soumis à vérification.
Ce cas, s’il venait à être confirmé chez d’autres personnes, pourrait être un tournant historique, annonçant un modèle de traitement personnalisé — sans recours au don d’organes — susceptible de redéfinir la prise en charge du diabète de type 1. Toutefois, de nombreux défis persistent : coût élevé des technologies CiPSC, risques de formation tumorale, accessibilité technique limitée… Les recherches en cours devront garantir non seulement l’efficacité, mais aussi la sécurité et l’accessibilité à long terme pour des millions de patients.