Cancer du sein après 70 ans : la chimiothérapie remise en question par une étude française - Actualités au Sénégal : Actualités, Politique, Sport, - SENEGAL24NEWS
4 août 2025

Cancer du sein après 70 ans : la chimiothérapie remise en question par une étude française

Une vaste étude clinique baptisée ASTER 70s, menée par Unicancer et l’Institut Curie, met en lumière l’intérêt limité de la chimiothérapie chez les femmes de plus de 70 ans atteintes d’un cancer du sein hormonosensible à haut risque génomique. Sur un échantillon de 1 089 patientes, les chercheurs n’ont constaté aucun bénéfice significatif en matière de survie globale chez celles ayant reçu une chimiothérapie en plus de l’hormonothérapie, comparées à celles n’ayant reçu que cette dernière. Après huit ans de suivi, les taux de survie étaient similaires : 72,7 % avec chimiothérapie contre 68,3 % sans, une différence jugée non significative d’un point de vue médical.

L’étude souligne également les effets indésirables importants associés à la chimiothérapie dans cette tranche d’âge. Plus d’un tiers des patientes ayant reçu ce traitement ont présenté des complications sévères (fatigue intense, troubles digestifs, baisse d’autonomie), contre seulement 9 % dans le groupe traité par hormonothérapie seule. À cela s’ajoute une dégradation notable de la qualité de vie pour les patientes âgées soumises à la chimiothérapie.

Ces résultats confirment qu’une approche personnalisée, tenant compte de l’état de santé global, des préférences de la patiente et de l’évaluation gériatrique, s’impose face à un traitement trop souvent prescrit de manière automatique. L’hormonothérapie, seule, s’avère dans bien des cas suffisante et nettement mieux tolérée.

Mais au-delà des données cliniques, cette étude relance le débat sur une forme de discrimination liée à l’âge en cancérologie. De nombreuses femmes âgées se voient encore prescrire des traitements lourds, parfois inutiles, simplement par crainte de ne pas « en faire assez ». À l’inverse, d’autres sont écartées d’essais cliniques ou de traitements innovants en raison de leur âge, sans réelle justification médicale. L’étude ASTER 70s rappelle ainsi l’urgence d’adapter la médecine aux réalités de l’âge, sans céder aux automatismes, ni aux préjugés.