Afrique : Les effets méconnus des carrières minières sur la santé mentale des populations locales

Longtemps cantonné aux seules problématiques environnementales ou sécuritaires, l’impact psychologique de l’activité minière reste encore trop peu documenté, notamment en Afrique francophone. Pourtant, dans des pays comme la RDC, la Guinée ou le Burkina Faso, des troubles mentaux liés aux conditions de vie autour des mines artisanales ou industrielles commencent à être observés par certains praticiens de terrain.
Selon plusieurs sources médicales locales, les populations riveraines et les travailleurs des sites miniers seraient plus exposés à des symptômes d’anxiété chronique, de dépression, voire à des troubles psychiatriques graves. L’instabilité économique, l’insécurité constante, le bruit, la poussière, ainsi que la promiscuité sociale autour des mines seraient autant de facteurs aggravants. Dans certaines zones, la consommation excessive d’alcool ou de drogues est aussi évoquée comme un mécanisme d’évasion ou d’auto-traitement du stress.
Ce mal-être reste pourtant peu pris en charge, les services de santé mentale étant largement insuffisants, voire inexistants dans les zones minières. De plus, la stigmatisation autour des maladies mentales décourage souvent les victimes de chercher de l’aide. Les jeunes, particulièrement vulnérables, paient le prix fort de cette invisibilité sanitaire.
Certaines ONG appellent désormais à une approche plus globale de la régulation minière, intégrant non seulement les normes environnementales, mais aussi des politiques publiques de prévention et d’accompagnement psychologique. Sans quoi, préviennent-elles, les retombées économiques promises par l’exploitation minière pourraient bien laisser place à des générations marquées par un traumatisme silencieux.