New York face à la crise alimentaire : l’État déclare l’urgence alors que le « shutdown » menace l’aide fédérale
L‘État de New York a récemment décrété l’état d’urgence, une mesure capitale face à l’interruption imminente de l’aide alimentaire fédérale, exacerbée par un « shutdown » gouvernemental prolongé. Cette décision survient alors que des millions de citoyens à travers les États-Unis risquent de voir leurs allocations du Programme d’Assistance Supplémentaire à la Nutrition (SNAP) suspendues pour le mois de novembre 2025, plongeant de nombreuses familles dans une précarité alimentaire sans précédent. La gouverneure de New York, Kathy Hochul, a annoncé une enveloppe d’urgence de 65 millions de dollars afin d’octroyer une aide alimentaire ponctuelle et de distribuer des dizaines de millions de repas aux New-Yorkais touchés par cette situation critique.
La cessation de ces prestations fédérales, habituellement cruciales pour les ménages à faible revenu, résulte de l’incapacité du gouvernement fédéral à adopter une loi de financement, entraînant l’arrêt de nombreuses opérations essentielles. Le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) avait antérieurement enjoint aux agences étatiques de différer la distribution des avantages de novembre jusqu’à nouvel ordre, en raison d’une insuffisance de fonds. Cette situation a incité plusieurs autres États, dont la Louisiane, le Vermont et le Nouveau-Mexique, à prendre des initiatives similaires ou à engager des procédures judiciaires pour assurer la continuité de l’aide à leurs résidents.
L’impact de cette suspension est ressenti par environ 42 millions d’Américains, soit près d’un Américain sur huit, qui dépendent mensuellement du programme SNAP pour se procurer des denrées alimentaires. Pour la première fois dans l’histoire de ce programme, une interruption aussi vaste des allocations est anticipée, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les communautés vulnérables, incluant de nombreux Latino-Américains qui comptent sur cette assistance pour leur subsistance quotidienne. Des associations et banques alimentaires se préparent à une augmentation substantielle des demandes, craignant que des millions d’individus ne soient contraints de faire des choix déchirants entre se nourrir et d’autres dépenses essentielles.
Face à l’urgence, des juges fédéraux ont d’ores et déjà statué, ordonnant à l’administration de recourir à des fonds d’urgence pour rétablir les paiements SNAP. Le secrétaire au Trésor a même laissé entendre que les prestations pourraient reprendre dès mercredi, bien que des complications logistiques puissent entraîner des délais. Néanmoins, cette crise met en lumière la fragilité des filets de sécurité sociale fédéraux et l’importance cruciale des actions étatiques pour atténuer les répercussions des impasses politiques nationales sur la vie des citoyens les plus exposés.
