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3 juillet 2025

La guerre commerciale de Trump : un défi colossal pour l’économie mondiale

Depuis le début de sa seconde présidence, le président Donald Trump a relancé une politique commerciale sévère, décrivant les tarifs douaniers comme un outil incontournable pour protéger l’économie américaine. En avril, il a instauré des droits de douane « réciproques » allant jusqu’à 50 % sur les importations en provenance de plus de 100 pays, avant de suspendre temporairement ces mesures en attendant la conclusion d’accords bilatéraux. Le monde entier, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Asie, est désormais préoccupé par cette stratégie jugée imprévisible.

Ralentissement de la croissance mondiale et tensions du marché

Des économistes mettent en garde contre les effets néfastes de cette guerre commerciale : hausse des coûts pour les entreprises américaines, hausse des prix à la consommation, fragilisation des chaînes d’approvisionnement et incertitudes pour les investisseurs. Selon une modélisation, une telle escalade tarifaire pourrait peser jusqu’à 1,4 000 milliards $ sur l’économie mondiale. Aux États-Unis, les ménages américains supporteraient en moyenne 1 200 $ de hausse de coût par an. Pourtant, le marché américain affiche une résilience pour l’heure, avec 147 000 emplois créés en juin et un taux de chômage en baisse à 4,1 %  , soutenant l’idée que l’économie reste robuste malgré la volatilité boursière et inflationniste.

Accords bilatéraux : souffle d’air frais… temporaire ?

Face à l’approche de l’échéance du 9 juillet — date à partir de laquelle les tarifs pourraient être appliqués de plein fouet — la Maison-Blanche a conclu des accords avec plusieurs partenaires, notamment le Royaume‑Uni, la Chine, le Vietnam (tarif de 20 %) et potentiellement l’Inde, dans l’espoir de négocier des délais et d’alléger certaines surtaxes  . Cependant, les négociations avec des pays tels que le Japon ou la Corée du Sud avancent à pas comptés, tandis que l’Union européenne tempère ses attentes. Si certains voient dans ces accords un signe de rationalisation, d’autres estiment que l’incertitude persiste, et l’arrivée tardive de concessions risque de prolonger la tension commerciale.

Quel bilan pour les entreprises et les consommateurs ?

Les analyses s’accordent sur le fait que les petites et moyennes entreprises américaines supporteront une partie prépondérante de la hausse de coûts — estimée à plus de 82 milliards $ — ce qui se traduira, dans de nombreux cas, par une augmentation des prix ou une réduction des marges. Les grandes firmes disposent souvent de stocks qui amortissent temporairement les effets, mais l’augmentation des tarifs sur des secteurs clés comme l’automobile, les semi-conducteurs ou les produits pharmaceutiques pèse fortement sur les chaînes de valeur. Sur le plan politique, l’effet boomerang sur le pouvoir d’achat, conjugué à la perte de confiance des entreprises, met à mal les promesses électorales liées à la création d’emplois et au redressement industriel.

En résumé, si la politique tarifaire de Donald Trump entend relancer la « libération économique », ses effets sont pour l’instant mitigés : d’un côté, certains emplois sont créés et des accords bilatéraux sont signés ; de l’autre, les tensions commerciales menacent de plomber la croissance mondiale, renchérissent les coûts pour les entreprises et fragilisent le pouvoir d’achat des consommateurs. Le rendez-vous du 9 juillet sera crucial pour déterminer si la guerre commerciale s’aggrave ou si elle amorce enfin son reflux.