Bissau-Guinée : Umaro Sissoco Embaló accueilli à Brazzaville après sa destitution

L’ancien président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló a atterri à Brazzaville où il a été reçu par Denis Sassou Nguesso, à sa propre demande, quelques jours après avoir été écarté du pouvoir par la junte militaire à Bissau. Cette arrivée marque une nouvelle étape dans une crise politique déjà explosive, survenue au lendemain d’un scrutin contesté et d’une prise de contrôle des institutions par l’armée. Après sa destitution, Embaló avait d’abord trouvé refuge à Dakar, avant de solliciter l’hospitalité du Congo pour assurer sa sécurité.

Selon des sources diplomatiques, ce déplacement s’inscrit dans une stratégie visant à obtenir des garanties régionales et un appui politique dans un contexte où l’avenir institutionnel de la Guinée-Bissau reste incertain. Denis Sassou Nguesso, souvent impliqué dans des médiations africaines, aurait accepté de le recevoir dans un esprit de « solidarité et stabilité régionale ». Toutefois, aucune précision n’a filtré sur la durée de son séjour ou sur un éventuel statut particulier qui pourrait lui être accordé durant cette période.

Pendant ce temps, à Bissau, les nouvelles autorités militaires tentent de consolider leur contrôle après avoir annoncé superviser une transition d’un an. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, tandis que plusieurs organisations régionales appellent au respect des procédures constitutionnelles et à la protection des droits des responsables politiques arrêtés ou menacés. Les partisans d’Embaló, eux, dénoncent un « coup de force » et exigent une clarification rapide du processus politique.

La crise bissau-guinéenne, loin d’être résolue, semble désormais s’inscrire dans une dimension régionale, entre contestations internes, implications diplomatiques et inquiétudes sécuritaires. L’arrivée d’Umaro Sissoco Embaló à Brazzaville pourrait redessiner les alliances autour de ce pays déjà habitué aux turbulences politiques, alors que la transition annoncée par l’armée continue de susciter scepticisme et crispation.