International : L’Occident redessine les lignes du droit international… et le monde retient son souffle
Dans une montée en puissance sans précédent, les États-Unis ont appuyé, voire même orchestré, des frappes israéliennes contre l’Iran, remettant en question le cadre même du droit international. La Maison‑Blanche a justifié ces actions en invoquant un droit à la légitime défense, arguant que des installations stratégiques iraniennes visaient à développer des capacités nucléaires menaçant la stabilité régionale . Toutefois, l’emploi massif de bombardiers B‑2 et de Tomahawk contre des sites comme Fordow, Natanz et Isfahan remet en cause la règle, admise depuis 1945, selon laquelle un État tiers ne peut intervenir militairement sans l’autorisation explicite du Conseil de sécurité de l’ONU ou sans subir une agression préalable.
Ce choix de légitimer par avance une action militaire, sans mandat international clair, renforce l’impression d’un ordre mondial à deux vitesses. Beaucoup d’analystes dénoncent les “deux poids, deux mesures” d’un Occident qui tolère, voire encourage, des atteintes au droit international quand elles servent ses intérêts géostratégiques . Tandis que l’Iran crie à la violation flagrante du TNP et menace de représailles, les États‑Unis continuent de soutenir Tel‑Aviv en invoquant un droit “indiscutable à la défense”.
Selon l’ONU, l’ancien secrétaire général Antonio Guterres a jugé ces frappes “profondément alarmantes”, alertant sur un risque d’embrasement régional. Plusieurs pays européens appellent à une réponse diplomatique, mais les divergences subsistent quant à la légalité de l’action américaine, certains craignant une bombe à retardement juridique et politique.
En définitive, cette posture occidentale interroge : sous prétexte de sécurité, affirme‑t‑elle aujourd’hui le droit international… ou s’en place-t-elle au‑dessus ? Alors que les lignes rouges du droit sont redéfinies à coups de missiles, le monde attend, suspendu, de voir si l’équilibre international résistera à cette dérive.
