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4 décembre 2025

Nouvelle liaison ferroviaire Iran-Turquie : un axe commercial stratégique pour relier l’Europe et l’Asie

L‘Iran et la Turquie ont officialisé le lancement d’un ambitieux projet ferroviaire, une ligne stratégique de 200 kilomètres reliant Marand en Iran à la région frontalière d’Aralık en Turquie, près de Cheshmeh Soraya. Cette initiative bilatérale, dont le coût est estimé à environ 1,6 milliard de dollars, vise à créer une continuité essentielle du réseau ferroviaire entre les deux nations, avec une projection d’achèvement sous trois à quatre ans selon les autorités iraniennes. L’accord a été conjointement annoncé par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et son homologue turc, Hakan Fidan, soulignant l’importance de cette collaboration pour dynamiser les échanges régionaux.

Ce corridor ferroviaire est destiné à revigorer une section méridionale de l’historique Route de la Soie, offrant une voie terrestre alternative et modernisée pour le mouvement des marchandises entre l’Asie et l’Europe. La ministre iranienne des Transports, Farzaneh Sadegh, a souligné que cette liaison « garantirait la continuité du réseau entre la Chine et l’Europe », permettant un transport rapide et économique de tous types de fret avec un minimum d’interruptions. Ce projet s’inscrit parfaitement dans la vision chinoise de l’Initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative), également appelée « Nouvelle Route de la Soie », cherchant à renforcer la connectivité commerciale globale à travers des investissements massifs en infrastructures.

Au-delà de son impact logistique, cette nouvelle artère ferroviaire revêt une signification économique et géopolitique majeure pour les deux pays. Pour l’Iran, elle représente une composante cruciale de sa stratégie visant à contourner les décennies de sanctions internationales en améliorant sa connectivité terrestre avec ses voisins et en se positionnant comme un pivot essentiel sur l’axe commercial est-ouest. La Turquie, membre de l’OTAN, aspire également à renforcer son rôle au sein du « Corridor du Milieu », une route de transport émergente reliant la Chine à l’Europe via l’Asie centrale et la région de la Caspienne. Les ministres ont insisté sur la nécessité de lever les entraves au commerce et aux investissements bilatéraux, espérant que ce projet contribuera de manière significative à l’objectif ambitieux de porter le volume des échanges entre l’Iran et la Turquie à 30 milliards de dollars annuellement. L’accroissement de la capacité ferroviaire devrait permettre d’atteindre un volume d’échange de fret de 10 à 15 millions de tonnes par an.