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25 décembre 2025

États-Unis : Thierry Breton, ancien commissaire européen, interdit d’entrée sur le territoire américain dans un contexte de tensions numériques

Dans une décision surprenante qui a fait réagir à Paris et à Bruxelles, les États-Unis ont annoncé l’interdiction de séjour sur leur territoire de Thierry Breton, ancien commissaire européen au Marché intérieur et l’un des principaux artisans du Digital Services Act (DSA), la législation européenne sur la régulation des plateformes numériques.

Cette mesure fait partie d’un ensemble de sanctions américaines visant cinq personnalités européennes considérées par l’administration américaine comme ayant poussé à des actions perçues à Washington comme de la « censure extraterritoriale ». Selon le département d’État, ces personnes — dont Thierry Breton — auraient exercé une pression sur les grandes plateformes américaines pour modérer ou supprimer certains contenus, « au détriment des intérêts américains ». 

Les autorités américaines, par la voix du chef de la diplomatie Marco Rubio, ont justifié ces interdictions en affirmant que « l’administration ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale », dénonçant ce qu’elles estiment être une volonté européenne d’imposer des règles sur les discours en ligne même aux plateformes américaines. 

Thierry Breton a vivement réagi à cette décision sur le réseau social X, qualifiant la mesure de « vent de maccarthysme », en référence à la période de chasse aux soi-disant communistes aux États-Unis dans les années 1950. Il a souligné que le Digital Services Act avait été adopté démocratiquement par 90 % du Parlement européen et par les 27 États membres, et que cette législation ne visait pas à restreindre la liberté d’expression à l’extérieur de l’Union européenne. 

La France a officiellement condamné avec force cette restriction de visa, affirmant que le DSA n’a aucune portée extraterritoriale et ne concerne pas les États-Unis, rappelant ainsi la souveraineté européenne en matière de réglementation numérique. 

Cette interdiction marque une escalade dans les tensions transatlantiques autour de la régulation du numérique, où les approches divergentes de l’Europe et des États-Unis sur la modération des contenus, la protection des utilisateurs et la liberté d’expression en ligne se heurtent. Les autorités européennes et françaises ont d’ores et déjà exprimé leur intention de défendre leurs cadres réglementaires, tandis que Washington envisage de maintenir cette politique de pression contre ceux qu’elle considère comme des obstacles à la liberté d’expression sur les plateformes.