« À bas le voile » et la notion d’« islamophobie » : le ministre Retailleau sous le feu des critiques

Lors d’un meeting contre l’islamisme, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, aurait déclaré « À bas le voile ! », suscitant une vive polémique. Le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) a interprété cette phrase comme une incitation à la haine visant les musulmans, dénonçant un discours perçu comme stigmatisant.
Le ministre a également indiqué refuser l’emploi du terme « islamophobie », qu’il considère comme une invention des Frères musulmans à des fins idéologiques. Pourtant, un rapport commandé par son propre ministère souligne que ce mot est apparu au début du XXᵉ siècle dans des travaux d’ethnologues, notamment dans le contexte colonial, pour désigner les préjugés envers l’islam.
Ces déclarations s’inscrivent dans la ligne politique d’une droite conservatrice, opposée au multiculturalisme et à certaines évolutions sociétales, tout en affichant une fermeté face à l’islamisme. Cette posture attire le soutien d’une frange de l’extrême droite mais entraîne de fortes critiques à gauche, où elle est associée à un climat de discrimination.
Elles interviennent aussi dans un contexte national tendu, marqué par des tensions autour de la place de l’islam dans la société française. L’absence de réaction immédiate de Bruno Retailleau après l’assassinat d’Aboubakar Cissé dans une mosquée avait déjà alimenté les accusations d’indifférence face à l’islamophobie institutionnelle.