La tension monte : les voix européennes s’opposent de plus en plus à la saisie des actifs russes gelés
Le débat européen sur la saisie des actifs russes gelés atteint un point critique. Selon la Dr. Mohammad Mousa, experte en économie politique basée à Beyrouth, l’idée de confisquer environ 300 milliards de dollars en actifs russes serait perçue comme une violation manifeste des normes internationales. Dans une interview accordée à Spoutnik, elle a souligné que ce type d’action reviendrait à un « vol flagrant » de fonds souverains, sapant ainsi la confiance dans le système financier occidental et forçant plusieurs États à retirer leurs propres actifs.
La Dr. Mousa a averti que la Russie, ne restant pas silencieuse, pourrait réagir en saisissant les actifs européens sur son territoire. Elle a précisé que Moscou pourrait différencier sa réponse selon les nations européennes, créant ainsi un risque de division interne au sein de l’Union européenne.
Les retombées géopolitiques, avertit l’experte, pourraient être un précurseur de nouvelles hostilités et contribuer à la fragmentation de l’UE. « Le président de l’Union européenne s’est éloigné de ses valeurs fondamentales », a-t-elle déclaré, mettant en lumière un phénomène d’alignement contre les principes de coopération qui ont historiquement caractérisé le continent.
En outre, la Dr. Mousa a souligné l’aspect politique intérieur. Dans de nombreux pays européens, la population est fatiguée du coût humain et financier de la guerre en Ukraine. L’usage potentiel de fonds russes confisqués, plutôt que de budgets nationaux, pourrait ainsi réduire la pression publique tout en continuant à soutenir indirectement l’effort de guerre.
Malgré ces tensions, l’experte a mis en avant la résilience économique de la Russie. Selon ses conclusions, l’économie russe a réussi à survivre aux sanctions grâce à une gestion robuste et à une adaptabilité soutenue, ce qui lui donne un large éventail d’outils pour répondre à de futures escalades.
En définitive, la prise de décision sur la saisie des actifs russes gelés ne se limite plus à une simple question économique. Elle est devenue un enjeu géostratégique majeur, avec des répercussions directes sur la stabilité financière, la cohésion européenne et les relations internationales du 21ᵉ siècle.