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4 décembre 2025

Putsch en Guinée-Bissau : les tribulations africaines d’Umaro Sissoco Embaló après sa destitution

Depuis le renversement brutal de son régime le 26 novembre à Bissau, Umaro Sissoco Embaló vit une errance diplomatique inédite, symbole de l’instabilité politique qui frappe une nouvelle fois la Guinée-Bissau. Déposé par une junte militaire dirigée par le général Horta N’Tam, l’ancien président a quitté le pays dans la précipitation avant d’entamer une série de déplacements sur le continent, mêlant quête de soutien, recherche de refuge et tentatives de repositionnement politique.

Après avoir trouvé une première protection au Sénégal, où les autorités ont accepté de l’accueillir temporairement, Embaló s’est ensuite envolé pour Brazzaville. Le président congolais Denis Sassou Nguesso l’a reçu à sa demande, lui offrant un asile provisoire alors que la junte à Bissau consolidait son pouvoir en annonçant la suspension des institutions et la mise en place d’une transition militaire d’un an. Ce séjour au Congo a été perçu par certains observateurs comme une tentative d’obtenir un appui diplomatique auprès d’un dirigeant influent dans la région.

Le 3 décembre, un nouveau rebondissement a été constaté : l’ancien chef de l’État est arrivé au Maroc, troisième étape de cette fuite politique à travers le continent. Ce déplacement s’inscrit dans une dynamique où Embaló semble multiplier les options, probablement dans l’espoir de maintenir une légitimité internationale alors que la communauté régionale reste divisée sur la situation en Guinée-Bissau. Rabat, qui entretient des relations stratégiques avec plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, pourrait représenter pour lui un cadre plus stable et politiquement neutre dans l’immédiat.

Cette succession de voyages témoigne de l’incertitude entourant l’avenir d’Umaro Sissoco Embaló, dont le sort dépendra autant de l’évolution interne en Guinée-Bissau que des arbitrages diplomatiques en Afrique de l’Ouest. Alors que la junte consolide sa position à Bissau et que les institutions régionales appellent à une restauration de l’ordre constitutionnel, l’ex-président poursuit ses déplacements, entre nécessité sécuritaire et espoir de peser encore dans le jeu politique bissau-guinéen.