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3 décembre 2025

Australie : une interdiction historique des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans à partir du 10 décembre

L’Australie s’apprête à instaurer une législation sans précédent : l’interdiction d’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Cette mesure, présentée comme une réponse aux dérives numériques et aux risques psychologiques pesant sur les mineurs, marque une première mondiale. Prévue pour entrer en vigueur le 10 décembre, elle impose aux plateformes une obligation stricte de vérification d’âge, un processus qui suscite déjà des interrogations quant à sa faisabilité réelle.

Le gouvernement australien justifie cette décision par une hausse documentée des cas de cyberharcèlement, d’exposition aux contenus violents ou sexuels et de dépendance aux écrans chez les adolescents. Selon les autorités, l’encadrement actuel ne suffit plus face à la sophistication des algorithmes et à la prolifération de contenus nocifs. Canberra entend ainsi forcer les géants du numérique – Meta, TikTok, X ou encore Snapchat – à revoir leurs mécanismes d’accès et leurs pratiques de collecte de données pour les mineurs.

La loi prévoit que les plateformes seront tenues de bloquer systématiquement les utilisateurs n’ayant pas fourni une preuve d’âge certifiée. Plusieurs méthodes sont envisagées : vérification documentaire, estimation biométrique ou certification via organisme tiers. Mais les critiques pointent une mise en œuvre complexe et coûteuse, ainsi que d’importants risques pour la vie privée. Les entreprises du secteur préviennent qu’aucune technologie actuelle n’est totalement fiable sans recourir à des données biométriques sensibles.

Cette réforme ouvre un débat global sur le rapport des jeunes au numérique et sur la responsabilité des plateformes dans la protection des mineurs. Si le gouvernement affirme vouloir créer un modèle international, plusieurs experts redoutent une dérive vers une surveillance accrue des utilisateurs. L’Australie devient ainsi un laboratoire mondial, scruté de près par les pays qui envisagent des mesures similaires face à l’essor des dangers numériques.