Colombie : Gustavo Petro suspend le partage de renseignements avec les États-Unis après des frappes controversées dans les Caraïbes
Le président colombien, Gustavo Petro, a pris une décision retentissante en ordonnant la cessation immédiate du partage de renseignements avec les agences de sécurité des États-Unis. Cette directive, annoncée récemment, constitue une riposte directe aux bombardements successifs menés par Washington contre des embarcations suspectées de trafic de stupéfiants dans la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique oriental. Les frappes, qui auraient occasionné la mort d’au moins soixante-quinze individus, sont qualifiées par le dirigeant colombien d' »exécutions extrajudiciaires » et représentent, à ses yeux, une transgression manifeste des droits humains ainsi qu’une atteinte à la souveraineté nationale des États concernés.
La position de Bogota reflète une tension croissante dans les relations bilatérales, traditionnellement fondées sur une collaboration étendue en matière de lutte anti-drogue. Le président Petro a précisé que cette suspension demeurera en vigueur tant que ces offensives aériennes et maritimes se poursuivront, exhortant la subordination de la guerre contre la drogue au respect des droits fondamentaux des populations caribéennes. Par ailleurs, il a même réclamé l’ouverture d’une investigation pour « crime de guerre » à l’encontre de l’ancien président américain Donald Trump, soulignant l’impact dévastateur de ces opérations sur des ressortissants de diverses nationalités, incluant des Colombiens.
Cet événement majeur s’inscrit dans un contexte diplomatique déjà délicat entre les deux nations. Les désaccords entre Gustavo Petro et l’administration américaine, notamment sous l’égide de Donald Trump, se sont amplifiés ces derniers mois, englobant des dossiers variés allant de la politique en matière de stupéfiants à l’immigration, en passant par des prises de position divergentes sur des conflits internationaux. Washington, de son côté, avait précédemment reproché au gouvernement colombien une certaine mansuétude à l’égard des trafiquants. La rupture de cette coopération cruciale en matière de renseignement pourrait entraver significativement les efforts régionaux de surveillance maritime et d’interception des réseaux de stupéfiants, un enjeu prépondérant pour les deux continents.
La décision colombienne n’est pas isolée sur la scène internationale ; il est apparu que le Royaume-Uni aurait également cessé de partager ses informations avec les États-Unis, refusant d’être associé à des interventions jugées illégales. Cette conjoncture met en lumière les divergences profondes quant aux méthodes employées dans la lutte contre le narcotrafic et interroge la légitimité de certaines actions unilatérales sur le plan du droit international. La situation actuelle exige une réévaluation des stratégies de coopération et un dialogue approfondi pour désamorcer la crise et prévenir une escalade des tensions dans une région déjà soumise à de multiples pressions.
