RDC : Des déplacés contraints de rentrer chez eux après la fermeture des camps par le M23

Dans l’est de la République démocratique du Congo, la situation humanitaire demeure critique. Le chef des opérations humanitaires des Nations unies s’est récemment rendu à Shasha, dans la province du Nord-Kivu, pour constater de visu le sort de nombreuses familles déplacées. Ces dernières ont été sommées de quitter les camps de Goma, désormais fermés sur décision des rebelles du M23, qui contrôlent la ville depuis janvier 2025.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, ces retours forcés s’apparenteraient davantage à des expulsions qu’à des retours volontaires. Des centaines de personnes ont été contraintes de regagner des villages ravagés par les combats, sans garanties de sécurité, ni accès à des services de base. Dans de nombreux cas, leurs habitations ont été détruites, rendant tout espoir de réinstallation particulièrement difficile.
Ce retour imposé, présenté par les autorités de facto comme une forme de « normalisation », est fortement critiqué par des ONG et des organisations de défense des droits humains. Celles-ci pointent un processus précipité, qui ne prend pas en compte les besoins ni les vulnérabilités des populations concernées. Certains observateurs soupçonnent que cette politique viserait aussi à désengorger les zones urbaines, sans réel plan d’accompagnement.
Face à cette crise prolongée, les Nations unies appellent à la retenue, à la protection des civils et à une coordination humanitaire plus inclusive. Sans aide internationale renforcée et sans règlement politique durable, le Nord-Kivu semble condamné à revivre un cycle de déplacements, d’insécurité et de précarité.